Nota :
Pour celles et ceux pour lesquels la méthodologie que j'exerce à mon tour ne serait pas claire, l'un des chemins emprunté par les initiés successifs repose sur l'emploi de dates de différents calendriers et leur correspondance avec soit des évènements, soit des personnalités, mais encore des sites historiques.
Pour plus de précision vous pouvez consulter mon précédent blog :
Rennes le Chateau le chainon manquant.
Merci.
AB URBE CONDITA
Parmi les documents en possession du chercheur figure une illustration portant en titre la locution latine Ab Urbe Condita qui marque la date de la fondation de Rome, à savoir la date du 21 avril – 753 av. J.C.
Dans le cadre de l'énigme de Rennes-le-Château, ce document est souvent mentionné en raison de son contenu et de son association avec des thèmes historiques et mystiques. Les chercheurs et passionnés d'ésotérisme ont lié ce texte à des spéculations sur des trésors cachés, des secrets historiques, et des symboles présents dans la région.
Maurice Leblanc dans son roman ‘’ Dorothée danseuse de corde ‘’ se réfère à cette date de la manière la plus appropriée afin de faire passer son message.
Résumé du roman :
Au lendemain de la Première Guerre mondiale, les jeunes protagonistes forment la petite troupe d'un cirque ambulant, qui habite une roulotte et vivote tant bien que mal. Cette troupe compte une jolie jeune fille, Dorothée, danseuse de corde, bien sûr, mais aussi, à l’occasion, diseuse de bonne aventure ou voyante extra-lucide, et quatre jeunes garçons qu’elle a recueillis et qu’elle éduque comme elle peut : Montfaucon, d’une huitaine d’années, Castor et Pollux qui ont « vingt ans à eux deux » et un plus grand, Saint-Quentin, âgé de 16 ans à peine. Tous les cinq sont orphelins de guerre et sans lien de parenté.
Roborey, un nom qui a bouleversé et intrigué Dorothée, car il est le dernier mot sorti plusieurs fois, pendant son agonie, de la bouche de son père, blessé mortellement au combat. Mais Roborey est aussi un nom qui semble venir du latin « roboreus » (relatif au chêne). L’énigme du présent récit, qui sonne comme une devise, « In robore fortuna », est d’ailleurs la première des quatre énigmes gravées du miroir de Cagliostro (voir La comtesse de Cagliostro).
Une légende dit que le château de Roborey cache un trésor fantastique. Et si les châtelains paraissent fortement intéressés par sa découverte, Dorothée a observé que tout indique qu’à leur insu, plusieurs personnes le cherchent déjà et s’activent à des fouilles discrètes. La course au trésor est commencée…
C’est au chapitre ‘’ Le testament du marquis de Beaugreval ‘’ que toute l’habileté de l’écrivain va se déployer, bien évidemment en utilisant des dates du calendrier.
Ainsi est-il question d’un mystérieux rendez-vous fixé un 12 juillet.
En premier lieu le 12 juillet 1661, nicolas Fouquet organise une fête en l’honneur de la reine mère d’Angleterre Henriette de France.
Le rendez-vous est fixé à partir d’une date, soit le 12 juillet 1721, et selon les conditions fixés par le dépositaire du secret, deux cents ans plus tard, le 12 juillet 1921. C’est celle-ci qui devra être prise en considération :
Le 12 juillet 1921 se déroule une cérémonie d’inauguration d’un monument dans les jardins du Palais-Royal à Paris :
Le monument au génie latin :
Description :
Nous pouvons reconnaître figurant sur le socle de la statue ( face ) la louve qui veilla sur Rémus et Romulus, lors de la fondation de Rome.
Face latérale droite : Découverte de l’Amérique par Christophe Colomb.
Face latérale gauche : Représentation de la Révolution française.
Ce monument doit son origine à la Ligue de la fraternité intellectuelle latine, parmi les membres de cette fraternité figure le romancier Maurice Maeterlinck, qui fut, durant de nombreuses années le compagnon de Georgette Leblanc, sœur de Maurice.
Ainsi qu’il est spécifié dans le roman la formule In robore Fortuna peut se traduire par ‘’ La fortune est cœur du chêne ‘’ . Dans le calendrier républicain le jour du chêne est fixé au 21 avril.
Aussi allons-nous inverser le principe exploité dans l’essai de l’abbé Boudet, c’est-à-dire transcrire la date du 21 avril en numéro de page, soit ici la page 214.
Une note bibliographique figure en bas de page : Dictionnaire de la géographie – Hyacinthe Langlois.
Hyacinthe Langlois exerça la fonction de peintre, dessinateur, écrivain, et décéda le 29 septembre 1837.
Ayant été le témoin, au cours de ses études à Paris, des actes de vandalisme dont la capitale et les départements avaient souffert pendant la Révolution, Langlois se voua désormais à l’étude des monuments du Moyen Âge qui avait tant de charmes pour lui. Il fit son début en archéologie avec son Recueil de quelques vues de sites et monuments de la France et de la Normandie, etc., in-4°, Rouen, 1817. Il fit rénover l’abbaye de Saint-Wandrille et la passion pour l’archéologie dont il était animé était si vive que la destruction d’un monument était pour lui un sujet d’affliction et de douleur.
C’est ici tout le génie de Maurice Leblanc qui s’exprime – je déduis de ce qui précède que Maurice Leblanc fut un fidèle lecteur de l’abbé Boudet et construisit son intrigue autour de la date du 21 avril afin d’être à son tour un passeur.
Ce d’autant plus que l’abbaye de Saint Wandrille figure parmi les sept abbayes de son précédent roman L’Aiguille Creuse.
Afin de bien nous assurer du chemin à suivre et de son référent, Maurice Leblanc ne craint pas de valider ce résultat en nommant l’un de ses personnages M. de Fontenelle :
Au sortir d’une séance de l’Académie des Sciences de Paris, à laquelle M. de Fontenelle avait bien voulu me convier, l’illustre auteur des Entretiens sur la pluralité des mondes me saisit dessous le bras et me dit :
» — Marquis, refuserez-vous de m’éclairer sur un point à propos duquel vous gardez, paraît-il, une réserve farouche ? D’où provient cette blessure à votre main gauche, ce quatrième doigt coupé à la racine même ? On prétend que vous avez laissé ce doigt au fond d’une de vos cornues, en faisant quelque expérience, car vous passez, marquis, pour être quelque peu alchimiste, et pour chercher, entre les murs de votre château de La Roche-Périac, l’élixir de longue vie.
» — Je ne le cherche pas, répondis-je, monsieur de Fontenelle, je le possède…
» — En vérité ?
» — En vérité, monsieur de Fontenelle, et, si vous me permettez de vous faire tenir une petite fiole, la Parque impitoyable devra bien attendre que vos cent ans soient révolus.
Le nom complet de l’abbaye saint Wandrille ajoute de Fontenelle au nom.
A la recherche du trésor des moines normands, Raoul d’Andrésy, alias Arsène Lupin découvre qu’en reliant d’un trait les sept abbayes (Fécamp, Valmont, Gruchet-Le-Valasse,Montivilliers, Saint-Wandrille, Jumièges et Saint-Georges-de-Boscherville), il reproduit la configuration de la Grande Ourse. Jumièges correspond à Mizar, étoile proche d’un astre Alcor dont le nom est composé des lettres que l’on retrouve dans l’énigme Ad Lapidem Currebat Olim Regina (à la pierre courait autrefois la reine).
Nous allons également croiser deux dates en lien avec notre énigme :
L'abbaye Saint-Wandrille, anciennement abbaye de Fontenelle, est une abbaye ... Le 17 janvier 1792 , l'abbaye, bien national, est vendue cent mille francs ...
Saint Wandrille dont la fête se célèbre à la date du 22 juillet, à l’instar d’une certaine Marie-Madeleine…
Enfin, pour clore ce chapitre ce dernier clin d’œil :
Au début du XXe siècle, l’expression « décor réel » apparaît sous la plume de différents artistes et chroniqueurs rendant compte de séances théâtrales. Parmi elles, le Pelléas et Mélisande mis en scène en 1910 par l’artiste Georgette Leblanc au cœur de l’abbaye Saint-Wandrille. Dans un premier temps, l’article interroge le sens et les caractéristiques de divers usages de l’expression avant, dans un second temps, d’étudier spécifiquement les problématiques posées par le décor réel de la séance de 1910.
Les 25 pots manquants du trésor de Saint-Wandrille (1954)
Saint-Wandrille-Rançon est un petit bourg de 1 200 habitants, situé à 35 km de Rouen en Seine-Maritime. Son patronyme vient de Wandrille, ancien ministre du roi Dagobert et fondateur en 649 de l’abbaye de Fontenelle, du nom du cours d'eau qui la borde.
Le 11 mars 1954, des louveteaux de Saint-Wandrille font leur sortie hebdomadaire habituelle, sous la direction du révérend Donaint qui organise une course au trésor destinée à trouver des fleurs dans les bois qui entourent l'abbaye. En longeant le mur d’enceinte, l’un des enfants, Jean-Pierre Mazé, remarque une pierre qui porte un signe mystérieux. Il la descelle et découvre alors, derrière, un petit pot rempli de pièces d’or !
Pris au jeu, les louveteaux continuent à inspecter minutieusement le mur : Pierre Lemonsu et Jacques Blot voient une nouvelle pierre marquée d'un signe, puis une troisième. Les louveteaux, âgés de 12 et 13 ans, sont parvenus, en seulement quelques heures, à trouver trois pots en terre cuite, hauts d’une vingtaine de centimètres, fermés par une épaisse feuille de plomb scellée avec de la cire et pleins de pièces d’or !
Incroyable : cette chasse au trésor, qui était un simple jeu de scouts, a abouti à la découverte d’un véritable magot composé de pièces d’or ! On peut se demander pourquoi le trésor était dissimulé à l’extérieur du mur d’enceinte et non pas à l’intérieur, c’est-à-dire dans la propriété même de l’abbaye. Certains pensent que l’enfouisseur ne faisait pas partie de l’abbaye, mais a utilisé le mur comme repère visuel pour y cacher les pots et pouvoir revenir les chercher plus tard. Autre interrogation : les pots étaient situés à moins d’un mètre du sol. Pourquoi ?
Les louveteaux Pierre Mazé, Jacques Blot et Pierre Lemonsu indiquent les emplacements exacts où ils ont découvert les 3 pots remplis de louis d’or.
Chaque pot était caché derrière une pierre portant, gravé dessus, un signe différent : un calvaire, un carré séparé en deux et un cercle avec un point au centre. Il est évident qu’il s’agit là de repères indiqués par l’enfouisseur pour lui permettre de retrouver très rapidement les pots. Les louveteaux ont cherché d’autres symboles sur le mur d’enceinte, mais ils n’en ont, hélas, pas trouvés.
Deux des pierres de Saint-Wandrille, derrière lesquelles étaient cachés les pots : l’une portait un calvaire, l’autre un carré séparé en deux. Sur la troisième pierre : un cercle avec un point au centre.
Étrangement, les trois pots contenaient exactement le même nombre de monnaies : 167 chacun ! Ces 501 pièces sont toutes des louis d’or, à l'effigie d’un même roi : Louis XV. Sur ces monnaies, on lit à l'avers la légende : « LUD XV D G FR ET NAV REX » (Louis XV par la grâce de Dieu, Roi de France et de Navarre). Au revers, on reconnaît les écussons ovales de France et de Navarre surmontés d'une couronne, avec la légende : « CHRS REGN VINC IMPER » (Le Christ règne, vainc, commande).
On peut avoir une idée précise de la valeur actuelle du trésor de Saint-Wandrille car des pièces, à peu près identiques (même millésime, même atelier, même qualité) à celles trouvées à Saint-Wandrille ont été vendues aux enchères le 12 décembre 2008 à Drouot : la valeur totale des 501 monnaies, découvertes par les louveteaux, dépasserait aujourd’hui le million et demi d’euros !
Frappé à Paris (atelier A) en 1741, ce louis d’or dit « au bandeau » et à l’effigie de Louis XV a été vendu 3 500 euros à la vente du 12 décembre 2008 à Drouot.
Il resterait 25 autres pots à découvrir !
Dans l’euphorie générale, engendrée par la trouvaille du trésor, un fait extraordinaire a été passé sous silence : le jour de la découverte, Jean-Pierre Mazé aurait confié à un ami avoir trouvé, coincé sous le fil de fer de l’un des pots, un parchemin indiquant 28 emplacements de caches. Si ce fait est avéré, il resterait donc encore 25 pots à rechercher, mais ailleurs que dans le mur puisqu’il n’y avait que trois signes apparents sur les pierres, tous repérés par les louveteaux !
Il paraît invraisemblable que ce document, d’une valeur inestimable, ait pu être perdu ! N’aurait-il pas été discrètement conservé par les louveteaux, afin de leur permettre d’effectuer de nouvelles recherches, un peu plus tard et en toute discrétion ? Si cela a été le cas, aucune information concernant la découverte de nouveaux pots, aux alentours des ruines de l’abbaye, n’a filtré depuis 1954.
La découverte d'un 4e pot !
En 1996, mon ami l’historien spécialiste des trésors Didier Audinot (aujourd’hui disparu) signale dans son ouvrage Manuel de détection et de chasse aux trésors, livre qu’il m’avait amicalement demandé de préfacer : « Plus tard, en 1989 ou 1990, plus de trente ans après la trouvaille des trois pots, un prospecteur avisé, dont le nom ne sera jamais connu, repéra une quatrième pierre à signe qui n'avait jamais été aperçue jusqu'alors, car elle se trouvait dissimulée par un buisson d'épineux fort anciens. De nos jours, le buisson a disparu et la croix sous laquelle creusa le chanceux est encore bien visible au ras du sol. Il ne s'agissait pas cette fois-ci d'un trésor emmuré, mais enterré. Le trou alors pratiqué par ce chercheur des années 1980 est encore visible : il est parti sans le reboucher. Il est évident que si notre homme a creusé ainsi à plus de 80 centimètres de profondeur, c'est parce que son détecteur lui avait signalé une présence métallique. Juste en face de cette cache souterraine, à 13 mètres de distance environ dans les bois avoisinants, on peut remarquer une pierre blanche solidement fichée en terre et dépassant du sol de 30 centimètres environ. Si l'on gratte la mousse qui la recouvre, on peut distinguer une croix exactement identique à celle qui ornait le mur, juste au-dessus de la quatrième cachette. Celui qui, vers 1758, avait dissimulé son or sur les bords de Saint-Wandrille, dans le mur et sous la terre, avait pris toutes ses précautions pour pouvoir, le jour voulu, récupérer son or. Belle leçon : en plus de trente ans, des centaines de prospecteurs avaient visité ce mur. Tous eurent le même réflexe : contourner le buisson d'épineux qui cachait le quatrième signe ! ».
Personne n’a jamais revendiqué la mise au jour de ce quatrième pot : au cours d’un déjeuner en tête-à-tête, j’ai demandé à Didier Audinot s’il n’en était pas lui-même le découvreur ! Il m’a assuré que non.
Le 07 février 2025 – alain COCOUCH – Tous droits réservés
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